OUVERTURE DES JOURNEES

Chantal Eymard, MCF HDR, directrice adjointe de l’UMFCS, enseignante chercheur Aix-Marseille Université. Ex-présidente du jury d’attribution des PHRIP.

UN PANORAMA DE LA RECHERCHE EN SOINS EN PSYCHIATRIE ET SANTE MENTALE A TRAVERS LES PHRIP
(Programme Hospitalier de Recherche Infirmière et Paramédical).

LA RECHERCHE EN SOINS : AUTONOME OU SOUS TUTELLE ?

En France, la profession infirmière entre de nouveau dans une zone de turbulence. En effet, la mise en place des IPA, selon un habile calcul des pouvoirs publics, et surtout sans opposition réfléchie des infirmières ne peut qu'entrainer désillusions voire contribuer à une perte de la notion même de profession. Ce sabotage du développement d’une pensée autonome infirmière ne date pas des premiers pas de la mise en place des IPA mais remonte à la réforme LMD. Par ailleurs, une formation IPA sous le contrôle exclusif de la faculté de médecine est vouée à renforcer une vision organiciste de la profession et à restreindre son développement disciplinaire axé principalement sur les sciences humaines.

De même, les méthodes d’investigations de la recherche infirmière en France sont emprunts d’une vision positiviste alors que les sciences infirmières se développent dans d’autres paradigmes souvent plus complexes comme le constructivisme. Je m’appuierais sur la description d’une de mes recherches sur la relation infirmière-patient ou sont utilisés les méthodes mixtes quanti et quali.

Aujourd’hui, la profession infirmière française ne répond plus à son mandat social mais à ceux d’autres professions et en premier celle des médecins. Cette présentation a donc pour objectif de décrire à nouveau les enjeux d’une profession, de la recherche sur des objets qui lui sont propres et de pointer les dérives possibles d’une profession sous tutelle. La qualité des soins et la sécurité des patients dépendent de la contribution individuelle et singulière de chaque profession.

PAUSE GOURMANDE, CAFE, VIENNOISERIE
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VECUS DE LA CONTRAINTE EN PSYCHIATRIE

SOINS INFIRMIERS PSYCHIATRIQUES ET MESURES DE CONTROLE : INTERVENTIONS SOIGNANTES SUR FOND DE VIOLENCE

En milieu hospitalier, et tout particulièrement en psychiatrie, l’agitation, l’agressivité et même la violence sont des éléments parfois présents, en lien avec la psychopathologie, auxquels font face les membres du personnel infirmier. Il est également entendu que certaines maladies psychiatriques sont aggravées par divers stimuli qui induisent des comportements perturbateurs pouvant constituer une menace pour le bien-être et la sécurité d'autrui ou de la personne elle-même. Dans ces circonstances, considérées comme des interventions de dernier recours, les mesures de contrôle tel que l’isolement, les contraintes mécaniques et/ou chimiques restent courantes, quoique de manière contrastée, dans la mesure où elles servent à protéger le patient ainsi que son entourage.

Dans le cadre de cette présentation, nous explorons l’utilisation des mesures de contrôles afin de mettre sous tension les écarts entre les dispositions légales, éthiques, professionnelles et expérientielles en matière de gestion de la violence en santé mentale. En prenant comme point de départ 3 de nos recherches qualitatives sur l’expérience vécue des patients et du personnel infirmier lors de l’application des mesures de contrôle, nous cherchons également à cibler et faire état des processus d’exclusion en psychiatrie qui accentuent les inégalités et les vulnérabilités, questionnant par le fait même les pratiques cliniques qui réduisent la capacité, l’exercice et la reconnaissance des droits des personnes aux prises avec un problème de santé mentale.

REPAS SUR PLACE - RESTAURANT DU VALPRE
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Amélie PERRON, infirmière, PhD, Professeure agrégée à l'École des sciences infirmières de l'Université d'Ottawa, et Co-fondatrice de l’Observatoire infirmier, Canada.

POSTER N°1 : De l’objet de coercition au sujet de relation: le patient et le soin à l’épreuve de l’ « Unité pour Malades Difficiles »

SORTIR A TOUT PRIX : PERSPECTIVES DES PATIENTS HOSPITALISES SOUS CONTRAINTE EN PSYCHIATRIE : UNE ETUDE PAR THEORISATION ANCREE

L’hospitalisation contre son gré dans un service de psychiatrie est une expérience aux effets parfois traumatisants. En effet, la contrainte empêche bien des manifestations de la liberté d’action d’un individu. A ce jour, les connaissances des effets de la contrainte et de la manière dont elle fait réagir le patient sont pauvres. Il est toutefois possible de constater que les conséquences sont multiples et touchent tous les acteurs, tant le patient et sa famille que le soignant qui est obligé de l’exercer. Ces mesures ont un impact sur la relation soignant-soigné. Il en résulte bien souvent des résultats négatifs par l’altération de l’alliance thérapeutique notamment.

Nos résultats ont permis de dégager 6 phénomènes éclairant la perspective du patient sous contrainte : la rupture du cours de la vie quotidienne, la judiciarisation du lien avec l’impression d’avoir commis un crime, la nébuleuse du « ILS » avec le pouvoir ressenti, le cadre et le contrôle qu’il implique, la stratégie pour une bataille avec la protestation et le mythe du bon patient avec l’idée de faire ce qu’il faut. Ces phénomènes mettent en lumière les pressions subies par le patient et s’articulent autour de catégories comme le pouvoir, la stigmatisation, la judiciarisation du lien et l’incertitude. Tous ces phénomènes sont orientés vers une catégorie centrale : « Sortir » de l’hôpital qui devient le but principal du patient qui va tout mettre en œuvre pour l’atteindre.

Il s’agit de se demander comment cette pratique de la contrainte conditionne les actions du patient et sa relation avec le personnel soignant. Le but de cette recherche qualitative compréhensive est donc de mieux comprendre cette situation au potentiel traumatisant afin de donner des pistes pour améliorer les interventions soignantes.

Maryline Abt, Infirmière, PhD, doctorat ès sciences infirmières, Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne.

LES METIERS DU SOINS, UNE CONTRIBUTION ERGOTHERAPEUTE

INTERVENTIONS AU DOMICILE DES PERSONNES PRESENTANT DES TOC : IDENTIFICATION DES STRATEGIES D'ADAPTATION POUR FAIRE FACE AUX SITUATIONS DE DESEQUILIBRE OCCUPATIONNEL

La compréhension des occupations humaines est un déterminant central dans les recherches en sciences sociales. À ce titre, la situation des personnes présentant des TOC est une préoccupation légitime en raison des rituels compulsifs et des pensées obsédantes qui perturbent le fonctionnement de toutes les sphères de la vie. Cette situation perturbe notamment le sommeil et augmente le risque d’isolement social. Les TOC compromettent la gestion des occupations de la personne tant au domicile que dans la communauté

Dans le cadre d’une recherche-action participative, une expérimentation en deux temps a été menée au domicile des participants pour identifier les stratégies efficaces d’adaptation pour maintenir un équilibre de vie.

D’une part, quatre participants ont contribué à la recherche-action pour co-construire des stratégies d’adaptation à mettre en œuvre dans leur environnement domiciliaire. D’autre part, une étude complémentaire a été réalisée auprès de huit personnes présentant un TOC sévère pour participer à des entretiens semi-dirigés, associés au renseignement de l’Inventaire de l’Équilibre de Vie.

Les résultats révèlent un déséquilibre important pour s’engager dans des occupations quotidiennes. Les besoins de santé, de sécurité et la capacité à donner du sens ainsi qu’une identité positive sont les dimensions qui indiquent une amélioration significative de l’équilibre de vie des participants présentant des TOC.

Notre recherche précise les apports pratiques de l’ergothérapeute auprès des personnes présentant des TOC, dans l’accompagnement des changements et le maintien d’un équilibre de vie.

Yannick Ung, Ergothérapeute, PhD, Chercheur associé au Laboratoire CERMES 3 Centre de recherche, médecine, sciences, santé, santé mentale, société - UMR 8211 - U988 - Université Paris-Descartes - Directeur R&D en réadaptation (Senioralis).

PAUSE GOURMANDE, CAFE, VIENNOISERIE
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TABLES DES AUTEURS ET PRESENTATION D'OUVRAGES
Ouverture des inscriptions aux tables thématiques pour le repas du vendredi 24 janvier 2020

POSTER N°2 : GENERATION « Y » ET DISTANCE THERAPEUTIQUE RELATIONNELLE

COMMENT S'ADAPTENT A L'EMPLOI LES INFIRMIERS DE LA GENERATION Y AU DEBUT DE LEUR CARRIERE A L'HOPITAL?

Trois générations d’infirmiers se côtoient à l’hôpital (baby-boomers, X et Y). La génération Y (20-35 ans) représente au Centre Hospitalier de Valenciennes près de 50% de la population infirmière. Ceci questionne la formation, le management et le vécu au travail des professionnels de la génération Y.

Le rapport au travail, l’adaptation, les éléments d’intégration et de fidélisation des professionnels Y constituent la problématique de cette recherche en soins.

Une revue de littérature fait apparaître la richesse amenée par le regroupement de professionnels de différentes générations, mais aussi, des attentes au travail différentes des professionnels de la génération Y et enfin, la nécessaire adaptabilité pour un « hôpital entreprise ».

Le vécu au travail de la génération Y infirmière, son processus de professionnalisation, son adaptation dans une institution organisée en pôles avec des dispositifs parfois hétérogènes sont ici interrogés.

MAGEHO est une étude descriptive qualitative qui est en cours de réalisation, elle est inscrite dans le projet institutionnel et bénéficie d’une bourse financière. Elle est menée en partenariat avec des enseignants chercheurs de l’Institut d’Administration des Entreprises de l’Université Polytechnique des Hauts-de-France de Valenciennes.

MAGEHO pourrait permettre de proposer des pistes de réflexion pour l’élaboration de référentiels managériaux, pédagogiques, et pluridisciplinaires prenant en compte le concept de génération.


Ahmed Benaiche, Infirmier spécialiste clinique (MScN) –Centre Médico Psychologique,
Florence Cristante, Infirmière, Cadre supérieur de santé - Institut de Formation aux Métiers de la Santé, Centre Hospitalier de Valenciennes (59), équipe MAGEHO – MANAGEMENT GENERATION HOPITAL

P.H.R.I.P., POSTERS, INFIRMIERS ET ORTHOPHONISTES

Dans un parcours de recherche, la présentation de travaux sous forme de poster apparait comme une modalité de communication incontournable. Au-delà de ses limites, un même format de présentation pour des recherches d’ampleur et de volumes très hétérogènes, le poster reste, par sa visibilité, un mode de présentation complémentaire. Par ailleurs, il permet à de nouvelles équipes de s’essayer et aux équipes confirmées de communiquer sur leurs étapes et avancées.

Fort de ces constats, nous souhaitons privilégier cette expression en plénière à 9 auteurs de posters. Ces présentations prendront deux formes,

- Posters appariés à des sessions thématiques

- Session dédié aux posters PHRIP lors de cette dernière séquence horaire de notre première journée.

Tous disposeront d’un temps de présentation de 5 minutes et de 5 minutes d’échanges.

POSTER N°3 : RECHERCHE SUR LA VISITE A DOMICILE INFIRMIERE EN PSYCHIATRIE ADULTE

POSTER N°4 : TIPI - CONCEPTION ET EVALUATION PILOTE DE LA PERTINENCE D'UN TEST DES INFERENCES PRAGMATIQUES INFORMATISE POUR L'EVALUATION DES PATIENTS AVEC TROUBLES DU SPECTRE AUTISTIQUE AGES DE 8 A 12 ANS

POSTER N°5 : EVALUATION D'UN PROGRAMME PSYCHOEDUCATIF DESTINE AUX AIDANTS DE PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRENIE (SCHIZ'AIDES): RESULTATS PRELIMINAIRES D'UNE ETUDE RANDOMISEE